Samedi 22 février à 20h30 – Au Fil des Arts à Prémian (34)

Au risque d’être soi

Jean-Jacques Rault
2015 | 59’ | France | .Mille et une. films

Voyage dans l’intime
Fils de paysan, les convictions chevillées au corps, portant toujours cheveux longs, bagues et boucle d’oreille, Joël Labbé est un sénateur qui ne ressemble à aucun autre. Gêné dans ses nouvelles fonctions par sa prise de parole et la gestion de ses émotions, il s’engage dans un travail avec une comédienne. Au fil de ces séances et de sa vie parlementaire, le film trace un portrait personnel et intimiste d’un homme qui « va vers son risque. »

Rencontre : Agir sur soi-même pour mieux aller vers les autres ?

Rencontre via skype avec Jean-Jacques Rault, réalisateur

Bande annonce

Entretien avec Jean-Jacques Rault – par Yves Mimaut

Comment est née cette idée de film sur Joël Labbé?
J’ai découvert Joël par un article de Libération. Le personnage m’a tout de suite séduit, avec son look de rockeur, ses bagouzes aux doigts et ses cheveux mi-longs. Il semblait avoir des convictions ancrées au corps et ne pas être dans la posture. J’ai rencontré cet homme accessible, qui incarnait une idée de la politique qui me plaisait. Joël avait une proximité avec ses électeurs, ce n’est pas un homme lisse, mais au contraire, c’est quelqu’un avec qui l’on est en prise. Il est aussi intéressant d’un point de vue dramaturgique, car il y a un décalage entre l’image qu’il renvoie et sa fonction de sénateur, ou du moins avec l’idée qu’on se fait d’un sénateur.

Et puis l’idée de filmer ce sénateur atypique faire de la politique s’est avérée infructueuse?
Oui, cet homme a une fêlure à l’endroit de la parole, l’outil même de la politique. Il peut être en difficulté face à ses émotions, ne pas toujours maîtriser son souffle, tenir la note. Joël Labbé a été conseiller municipal, maire, élu au conseil général, et maintenant sénateur, il est authentique et engagé, mais quelque chose lui fait défaut: il est un orateur fragile. Dans un documentaire, la parole des protagonistes aide à ponctuer le récit, à lui donner du rythme. C’était différent avec Joël Labbé, et mon film tel que je l’avais pensé au départ risquait de souffrir des même maux que le sénateur. Il fallait donc trouver autre chose pour mettre en lumière la part de héros de mon personnage.

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